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Nicolas Sarkozy : «Rencontrer des gens différents, c'est un privilège»

6 Octobre 2016, 17:05pm

Publié par Antonella LA FRANCE POUR LA VIE NS 2017

Nicolas Sarkozy : «Rencontrer des gens différents, c'est un privilège»

Nicolas Sarkozy : «Rencontrer des gens différents, c'est un privilège»

Un frémissement imperceptible parcourt le boulevard. Quelques cerbères à oreillettes font le pied de grue à l'angle de la rue d'Alsace-Lorraine. Un accordéon d'avant-guerre fait tourner le manège. Devant La Compagnie Française, un serveur passe un dernier coup de serpillière sur les marches des salons privés de ce restaurant branché. C'est là, au deuxième étage, que Nicolas Sarkozy doit réunir pour déjeuner 34 convives triés sur le volet, avant la signature de son livre à la librairie Privat. Quand la berline noire débouche en terrasse, seule Jeanne d'Arc sur son cheval de bronze reste impassible. En quelques secondes, une nuée de fans ou de curieux s'agglutine autour du candidat président, cornaqué par son hôte toulousaine du jour, Laurence Arribagé, la députée de Haute-Garonne et adjointe au Capitole. Le temps d'un rapide bain de foule, les selfies fusent. Et Nicolas Sarkozy, sur un nuage, se prête volontiers au jeu. Pas de problème d'image, il est déjà maquillé. Quelques applaudissements crépitent pendant qu'il s'enquiert des uns et des autres. Lui qui ne boit jamais d'alcool manque siffler un spritz sous le nez d'une cliente charmée. Tout en demandant à la patronne en robe à pois et au ventre rond ce qu'elle attend. «C'est un garçon !». Une métisse à Casquette se fait refouler en assurant que «le président lui a envoyé un message». Un attelage black-blanc-beur prend la pause autour de «Nicolas» qui s'engouffre dans les escaliers. C'est l'heure de l'escalope milanaise. Laura,

10 ans, est déçue d'avoir manqué «son champion». Il est plus de 13 heures, et Jean-Luc Moudenc, le maire de la Ville rose, arrive subrepticement. Il partagera le couvert, sans s'afficher publiquement avec l'invité. On peut être toulousain et plutôt Juppé, même s'il ne le dit pas. Les agapes ne durent de toute façon pas longtemps. Avant le meeting de Montauban, le plat de résistance de l'étape toulousaine, c'est la séance de dédicace de «Tout pour la France», le pensum présidentiel, à la librairie Privat. La rue des Arts est déjà bouclée pour contenir derrière les barrières les centaines d'inconditionnels arrivés très à l'avance. À 77 ans, Claudie est aux anges. «Je ne rentrerai pas dans la librairie, mais je serai à Montauban ce soir, lance-t-elle. Je veux qu'il soit ferme, qu'il reste sur ses positions. Je n'aime pas les girouettes, glisse-t-elle. Il faut donner du travail aux jeunes et aider les étrangers, mais chez eux». Justement, des manifestants gabonais se font écarter par les policiers. La pancarte «Juppé président fait tache». Quand la star déboule, les «Nicolas, Nicolas» embrasent la brique des Augustins. Un vrai accueil de diva. Livres sous la main, Amélie, Maxime et Enzo, 17 ans tous les trois, frôlent l'extase. «On veut lui montrer que les jeunes sont là et qu'ils le suivent aussi». Ils font partie des Jeunes Républicains. Tout s'explique. Un peu plus loin, Des élèves en prépa infirmières kiffent comme pour une star de la téléréalité. «Si on l'avait pas su, on ne serait pas venu, on est juste à côté», se justifie l'une d'elles. «Il est vraiment petit». Passe le couplet sur les talonnettes… Qu'importe, Anne-Marie est une convaincue. «On parle toujours de ses défauts, mais pas de ses qualités». Plus pugnace, Marie-Jeanne, 82 printemps, passe à l'offensive. En visant le rival de la primaire. «On oublie ceux qui ont été condamnés et qui se sont exilés, moi je dis ce que je pense, s'exclame-t-elle. Alors poupougne-camembert»… sans citer quand même le nom du maire de Bordeaux. C'est vrai qu'à Toulouse, les mémés aiment la castagne. À l'intérieur de la librairie, l'ambiance est plus feutrée. Derrière sa table, assis comme un bon élève, Nicolas Sarkozy aligne sagement les autographes. Et la file est longue. Tous rêvent de le voir à nouveau président. Lui trouve le moment sympa. «C'est quelque chose de rare, un privilège», avoue-t-il. Presque surpris de susciter un tel engouement…

Gilles-R. Souillés http://www.ladepeche.fr/article/2016/10/06/2433718-nicolas-sarkozy-rencontrer-des-gens-differents-c-est-un-privilege.html

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